Déclaration du nouveau Premier Ministre Mme Theresa May
Première déclaration de Mme Theresa May en tant que Premier Ministre en sa résidence officielle de Downing Street.
Je viens de me rendre au palais de Buckingham où Sa Majesté la Reine m’a demandé de former un nouveau gouvernement, ce que j’ai accepté.
En la personne de David Cameron, je succède à un grand, un moderne Premier Ministre. C’est sous sa direction que le gouvernement a stabilisé l’économie, réduit le déficit budgétaire et, plus qu’aucun de ses prédécesseurs, aidé un grand nombre de nos compatriotes à retrouver du travail.
Or le legs véritable de David, il faut le chercher non dans l’économie, mais dans la justice sociale. De l’ouverture du mariage pour tous à la suppression complète de l’impôt sur le revenu pour les bas salaires; sous la conduite de David Cameron; le gouvernement aura œuvré pour l’unité de la population et c’est dans cet esprit que j’entends, moi aussi, diriger notre pays.
Car tout le monde ne le sait peut-être pas, mais le nom complet du parti politique auquel j’appartiens est “Parti Conservateur et unioniste”, et ce terme, “unioniste”, revêt pour moi une grande importance.
Cela veut dire que nous croyons en l’Union: ce lien tellement précieux entre l’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord. Mais cela veut dire encore quelque chose de tout aussi important; cela veut dire que nous croyons en l’union non seulement des nations qui composent le Royaume-Uni mais aussi en celle qui rassemble la totalité de nos citoyens, quels qu’ils soient et quelles que soient leurs origines.
Cela veut dire que nous combattons l’injustice criante qui voudrait que si l’on naît pauvre, on va vivre neuf ans de moins que la moyenne de la population.
Si l’on est noir, on est traité plus sévèrement par le système de justice pénal que si l’on est blanc.
Si l’on est un jeune blanc de la classe ouvrière, on a moins de chances que personne d’autre en Grande-Bretagne de faire des études supérieures.
Si l’on est inscrit dans une école publique, on a moins de chances d’accéder aux professions les plus prestigieuses que si on l’est dans une école privée.
Si l’on est une femme, on va moins gagner qu’un homme.
Si l’on souffre de maladie mentale, on ne va pas trouver toute l’assistance qu’il faudrait.
Si l’on est jeune, on va trouver encore plus difficile qu’avant de devenir propriétaire de son logement.
Or la mission qui consiste à faire de la Grande-Bretagne un pays qui œuvre au bénéfice de tout un chacun va au-delà de la lutte contre ces injustices. Quand on appartient à une famille ordinaire de la classe ouvrière, on n’a pas toujours la sécurité de l’emploi. On a son propre logement, mais aussi le souci du prêt immobilier à rembourser. On y arrive tout juste, mais on reste préoccupé par le coût de la vie et celui d’une bonne école pour les enfants.
Si vous êtes l’une de ces familles, si vous y arrivez tout juste, je veux m’adresser directement à vous. Je sais bien que vous n’arrêtez pas de travailler, je sais bien que vous faites de votre mieux, et je sais bien que la vie peut parfois être très difficile. Le gouvernement que je dirige va se concentrer sur les intérêts non de quelques privilégiés, mais bien les vôtres.
Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que vous repreniez mieux en main vos conditions de vie. Lorsque nous aurons à faire de grands choix, c’est à vous que nous allons penser, et non aux puissants. Lorsque nous adopterons de nouveaux textes de lois, c’est vous que nous allons écouter et non ceux qui ont du pouvoir. Lorsqu’il s’agira de fiscalité, c’est vous qui allez être notre priorité et non les plus fortunés. Lorsqu’il s’agira de l’égalité des chances, nous n’allons pas les renforcer pour ceux qui en ont déjà tant. Qui que vous soyez et quelles que soient vos origines, nous allons faire tout ce qu’il faudra pour vous aider à aller aussi loin que vos talents vous le permettent.
Nous traversons une période importante de l’histoire de notre pays. A la suite du référendum, nous nous trouvons confrontés à une mutation majeure pour le pays.
Or je sais bien qu’étant la Grande-Bretagne, nous allons être à la hauteur de ce défi. En quittant l’Union européenne, nous allons nous forger un rôle à la fois neuf et audacieux dans le monde, et nous allons faire de la Grande-Bretagne un pays qui fonctionne bien non pour quelques privilégiés, mais pour chacun d’entre nous.
Telle va donc être la mission du gouvernement que je dirige, et nous allons ensemble agir de façon constructive pour rendre encore meilleure la Grande-Bretagne.